De l’art de la bijouterie contemporaine
Comme le souligne justement Pierre Dehaye, membre de l’Académie des Beaux Arts: « Le métier d’art est une technique manuelle, mise en oeuvre par un professionnel hautement qualifié, une production unique ou de petites séries. Tout art comme tout métier d’art, conjugue l’imagination créatrice et un ensemble de techniques. »
Si Adeline Beaujoin remet perpétuellement ses connaissances,et ses méthodes de travail en cause (par le biais de salons, de rencontres ou de formations), c’est justement pour rester la plus fidèle possible à cette idée, pour coller aux fondements même du métier d’art de bijoutier: la créativité, des outils et techniques traditionnels, la matière première brute, vierge de toute pré- transformation industrielle, le principe et la nécessité du bijou unique de qualité.
Génèse d’un petit bijou de créateur…ou l’art d’être artisan
La première étape de création d’un bijou, quel qu’il soit, est d’abord sa représentation sur papier, sous forme d’un croquis. C’est ce qui fait passer le bijou du statut d’idée à celui de future création.
Ensuite, il s’agit de la première transformation de la matière brute,qui constitue en quelque sorte le gros oeuvre de la fabrication. Ici un plané d’argent de 8/10ème d’épaisseur est laminé pour obtenir l’épaisseur finale souhaitée.
Une fois laminé, le petit rectangle d’argent est frappé sur l’enclume afin d’obtenir un anneau, puis soudé à l’aide de brasure d’argent.
L’étape du martelage consiste à frapper la surface de l’anneau sur la bigorne afin d’obtenir l’effet de matière souhaité, ici de petites marques sur la surface de l’anneau.
L’étape suivante est celle du limage afin d’ébarburer les bords extérieurs de la pièce. Cette étape, comme la suivante, est réalisée sur la cheville (petite cale de bois fixée sur l’établi) afin de pouvoir maintenir fermement la pièce, tout en laissant une grande liberté d’action aux outils.
Vient ensuite l’étape de l’émerisage, qui est une forme de préparation à la prochaine étape du polissage. Un papier d’émeri dont le grain est trés fin (grain supérieur à 1000) est fixé sur une tige de bois plat, appelée cabron.
L’émerisage doit être parfaitement maitrisé (technique de croisements) afin d’obtenir une pièce exsangue de toute matière superflue, et de simplifier davantage le polissage.